20. Les conjurés
C'est une grise journée d'octobre. Il est presque midi. J'arpente assez nerveusement les abords de l'entrée 4 de la Gare de Lyon. J'ai discrètement quitté mon poste une demi-heure plus tôt, laissant en plan conflits humains et vicissitudes techniques. J'attends là l'arrivée d’Eliane et de mon mari Bruno. C'est une attente faite de promesses et d'une légère inquiétude... une chaleureuse sensation mêlée de doutes et ce certitudes… L'attente dure moins de 5 minutes, Eliane débouchent de la porte 4. Cette Eliane est assez différente de l’Eliane que je connais. Elle est souriante, détendue. Elle porte une jupe longue et marron, alors que je ne lui avais jamais vu que des pantalons. Elle a troqué les baskets pour des chaussures à talons. Le haut est encore dissimulé par un grand manteau noir. Quelques secondes plus tard, c’est Bruno qui se présente.
J’ai fait sa rencontre sur un site de dialogues coquins sur Internet. Parmi des centaines de discussions diverses, sa requête m’a tout de suite convaincue. Asiatique, torturée, bisexuelle frustrée parce que trop timide avec les filles, onaniste compulsive, elle m’a rapidement séduite… au point de me retrouver dans son lit le lendemain même, en secret de mon mari. Après plusieurs rencontres, son manque d’étreintes exclusivement féminines commençant à se résorber, elle a accepté sans problème que mon mari soit informé d’abord, et… de vivre cette rencontre inédite pour elle.
Les regards que je porte sur eux, eux qui s’ignorent encore, sont pleins de désir, pleins du souvenir des plaisirs récents vécus seule avec Eliane, pleins des promesses de nos trois corps dans l'enchevêtrement de leurs plaisirs. Nos visages présentent des reflets lubriques, impatients et joyeux.
Il fait froid. La rencontre a été préparée, aussi chacun sait déjà ce qu'une conversation anodine pourrait lui apprendre. Les présentations sont donc succinctes.
J'ai réservé la veille une chambre d'un grand hôtel tout proche, un hôtel de gare, propice aux instants hors du temps. Soucieux de ne heurter aucune convention sociale, le mouvement qui suit est exécuté selon un scénario établi à l'avance. Je me rends seule au guichet de l'hôtel, mes compagnons restent aux abords. Je prends possession de la carte magnétique, et m'envole par un des rutilants ascenseurs vers la chambre que le hasard a attribuée à notre rencontre. Une fois la porte refermée, j'appelle Bruno avec mon téléphone portable pour lui indiquer le numéro de la chambre et ouvrir la voie...
Celle-ci est spacieuse et bien équipée, moderne et sans luxe. Il y règne une température douce, idéale pour la nudité immobile et l'échauffement des corps sur les chemins du plaisir. Elle est très lumineuse. Elle est pourvue d'un grand lit, d'un divan, d'une table, de deux chaises, et d'éléments de mobilier (étagères, placards) qui courent le long des murs. Le lit est recouvert d'un couvre-lit que je m'empresse d'enlever et de cacher au fond d'un placard. J’ouvre les draps, et savoure le trouble de ce début d’intimité. Comme souvent dans ce type d'hôtel, il faut placer la carte qui sert de clef dans un logement à cet effet pour brancher l'électricité. Je place la carte magnétique dans le logement. Le vestibule et la salle de bain, dont la porte était ouverte, s'illuminent. J'éteins le vestibule, et le jeu des lumières me plaît. Un rapide coup d'oeil dans la salle de bain révèle l'équipement désespérément attendu et fonctionnel...
Deux petits coups résonnent timidement sur la lourde porte capitonnée. J'ouvre, m'efface, Eliane puis Bruno s'engouffrent à l'intérieur, je referme. La porte est restée ouverte moins de trois secondes. Les conjurés sont réunis, et personne d'autre au monde n'en sait rien.
Bruno s'assoit sur le divan. Eliane ôte lentement son manteau. Elle pose son sac et son manteau sur une des chaises. Elle se tient debout au milieu de la pièce. J'ai tôt fait de les rejoindre dans la chambre. Je choisis de m'asseoir sur le bord du lit.. Eliane choisit de modifier l'éclairage, allumant les lampes de chevet, fermant les rideaux. L'atmosphère créée est chaude, intime. J'aime aussi, tout en regrettant l'absence complète de lumière naturelle, plus propice à la mise en valeur des corps dénudés... Ce regret n'est même pas formulé en tant que pensée, tant la perception des choses est modifiée par la situation...
Bruno est à moins d'un mètre de moi, Eliane vient se placer entre nous. Elle se penche vers moi, ses lèvres effleurent les miennes, nos langues se rencontrent, puis elle se tourne vers la bouche de Bruno, dans laquelle elle s'attarde. Je ne l'ai jamais vue en jupe, je caresse le tissu avec respect, les cuisses, les fesses, je saisis ses hanches. Tout à son baiser, elle pense quand même à dégrafer sa jupe sur le côté, qui tombe d'un seul coup. Mes mains s'égarent immédiatement à caresser entre ses jambes le tissu de sa culotte... où mes doigts se mêlent à ceux de Bruno...
Elle se remet debout, face à nous deux. Elle ôte posément son chemisier, puis son soutien-gorge de petite fille, en coton blanc. Ses seins ne sont pas très gros, d'une jolie forme, ronde, bien pleins et fermes au toucher. On devine les tétons déjà très durs. Elle se tourne ensuite et se penche, offrant ses jolies petites fesses à nos regards avides de recoins secrets. Elle ôte ses chaussures, ses bas, sa culotte. Entièrement nue, elle nous fait maintenant face.
Eliane est chinoise. Elle est plutôt petite, très mince. Ses cheveux sont noirs, raides, courts. Son visage est dur sans être laid, ses yeux noirs percent derrière de minces fentes horizontales. Sa peau normalement très pale, apparaît d’une couleur plus chaude grâce à l'éclairage et aux abat-jour colorés. Son corps est droit, mais comme toujours emprunt d'une certaine gêne. Une gêne qui ne doit rien à la nudité, Eliane est très impudique, ni à notre présence, mais la gêne d'avoir un corps, peut-être une gêne que ce corps ait des besoins, d'importants besoins de caresses et de plaisirs... une gêne qui n'existe plus dans ses mouvements, ses gestes érotiques, ses orgasmes. Elle porte ses doigts sur son sexe, et les promène sans souci sur la petite pastille ronde et noir qu'une épilation soignée lui a laissée sur le pubis. Puis ils courent quelques instants entre ses lèvres, offrant sans doute un rapide contact avec son clitoris, l'entrée de son vagin et même, en se penchant à peine, on le devine, l'entrée de son anus.
Ensuite les tableaux s'enchaînent, une pièce chaotique faite de scènes de plaisir et d'actes sexuels, de regards et d'orgasmes.
***
Eliane est assise sur le divan, la tête abandonnée sur le haut du dossier Elle a les yeux fermés. Ses jambes sont très écartées, l’une pliée, le pied touchant presque le sol, l’autre droite, le pied posé sur une chaise. Bruno est assis, blotti contre elle, la tête dans le creux de son cou. Il est habillé, mais son pantalon est ouvert, son sexe dressé. Il caresse tendrement le sein d’Eliane. Son sein est accueillant, sensible, merveilleux, jeune, irrésistible. Je suis à genoux, ma main gauche est posée son flanc droit. De l’autre côté, ma main droite enserre le membre dressé de Bruno, monte et descend, avec un geste lent et précis. Ma bouche dévore le sexe d’Eliane. J’engloutis la rondeur qui articule le petit buisson de poils pubiens et le haut de son sexe. Plus bas, j’engloutis toutes les parties de ce sexe déjà humide des émois d’Eliane. Ma langue lèche et suce ses lèvres, son clitoris, s’insinue dans son vagin, atteint l’entrée de son anus. Je renouvelle ce parcours encore et encore… je sens qu’à chaque passage sur son clitoris et près de son anus, Eliane tressaille légèrement… finalement je me mets à téter son clitoris avec délectation, tout en accentuant le mouvement de ma main sur le sexe de Bruno… Je la sens soudain se contracter sous ma langue, raidir ses jambes, inonder ma bouche, et pousser ce long gémissement qui me plaît tant… Je maintiens longtemps ce petit bout de chair entre mes lèvres, la laissant s’envoler complètement… machinalement, je ramène ma main droite pour tenir son autre hanche et savourer pleinement l’instant. Ma main est pleine du sperme de Bruno, qui coule lentement sur les cuisses d’Eliane, et atteint le divan. Leurs deux corps sont inertes, toujours dans la même position, je communie avec le sexe d’Eliane…
***
Eliane est à quatre pattes sur le lit, sa tête près du mur, ses petits seins tombant à peine, ondulant avec le reste du corps. Bruno est derrière elle, nu, à genoux, son sexe est en elle, dans son vagin étroit rendu douillet par l'accumulation de liquides et d'attentions. Ses mains caressent le bas de son dos, ses fesses. Il la besogne avec précision et énergie, mais avec douceur. Je suis debout près d’eux. Il regarde ma main qui fouille calmement mon sexe et se déplace au même rythme que leurs étreintes. Un instant, mon regard croise le sien, le visage détendu, puis il fuit vers le corps d’Eliane, accélérant le mouvement de mes doigts... Eliane gémit doucement, les yeux rivés sur mon sexe. Je devine son attention maximale sur mon jardin secret, sur ma caresse précise et merveilleuse, sur le plaisir qui remonte en elle inexorablement sous les délicates pénétrations de Bruno, et sur la pensée que tous trois allons bientôt tout à la fois ressentir, admirer et donner à voir notre jouissance, en une gerbe de sperme, de spasmes, de gémissements, et de râles rauques...
***
Que cette fille est étonnante ! Avide de caresses et d’orgasmes, elle ne laisse jamais un instant de répit à la stimulation de son plaisir. Entre deux étreintes, elle se masturbe. Qu’elle suce, qu’elle lèche, qu’elle soit l’objet de nos caresses et des pénétrations de Bruno, ses petites mains ne cessent presque jamais de toucher son sexe, sauf quand Bruno ou moi-même nous en chargeons. Que les doigts peignent délicatement son pubis, qu’ils massent délicatement ses grandes lèvres, qu’ils s’étirent et glissent tendrement d’avant en arrière, qu’ils saisissent et branlent soigneusement son clitoris, qu’ils visitent l’entrée de son vagin ou en frottent fermement les zones les plus profondes, qu’ils forcent doucement la rugosité de son anus, qu’ils promènent et répandent le mélange divin des sécrétions sexuelles, Eliane se délecte et explose encore et encore, dix, vingt orgasmes, avec cette même contraction de tout son corps, cet abandon du regard, ce long gémissement doux et heureux… ce gémissement est le refrain de nos plaisirs, et si Eliane apprécie les mille variations des couplets, on se prend à rêver pour elle que ce gémissement ne cesse jamais…
Florence - fflorence@mail.com
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