Toscane

Le monde sensuel de Florence

18 juin 2005

13. Chloé


Avant d'être mon mari, Bruno a vécu. Il me raconte assez peu, mais il a confessé un jour avoir été un de ces accros du Minitel, ce célèbre pourvoyeur de plaisirs des années 80 et 90. Comme je lui posais des questions à ce sujet, il m'a demandé s'il me plairait de s'y égarer ensemble. Piquée de curiosité et de désir, j'y ai passé avec lui quelques soirées à tenir d'insipides dialogues.

Puis un soir CHLOE a attiré notre attention. Le pseudo CHLOE, une jeune femme dont le véritable prénom nous restera à jamais inconnu. Mais peut-être s'appelle-t-elle vraiment Chloé. Même si on a su qu'elle se faisait aussi appeler Diane. Etudiante, revendiquant un physique des plus avenants, elle proposait une prestation limitée et peu onéreuse. Elle ne proposait rien d'autre que de prodiguer une fellation, toute habillée, et sur un sexe masculin convenablement protégé, le tout devant durer un quart d'heure au plus. Nous avons été suffisamment emballés pour nous risquer à la laisser nous appeler. Bruno s'est entretenu avec elle. Il a émis le souhait, un peu inattendu pour elle, que je sois présente, en simple spectatrice, ce qu'elle a accepté de bon coeur.

Dès le lendemain, vers midi, nous gagnions son quartier, entre la rue de Charonne et le rue de Montreuil. Un petit immeuble ancien, une lourde porte de bois. Un bref coup de téléphone à notre promise, et le digicode nous ouvre la voie. Nous montons sagement trois étages. Devant nous une dernière porte nous sépare de notre but. Bruno sonne.

La porte s'entrebaille, quelques instants s'écoulent, nous savons que pour elle une certaine prudence est de mise. Enfin une ombre nous fait entrer. L'instant d'après l'ombre est devant nous.

Elle est plutôt grande, très mince. Elle est jolie, très jolie même. Elle semble timide, ce qui ajoute un air un peu froid à son apparence. Très brune, ses cheveux sont mi-longs, ses yeux marron. Elle fume. Fréquemment, d'un geste élégant, elle fait tomber la cendre de sa cigarette dans un cendrier. Elle est vêtue entièrement de noir. Sans chaussures, des socquettes noires, un jean noir bien serré, une chemisier noir boutonné jusqu'en haut. On devine de petits seins, et des fesses délicieuses. Après quelques instants d'inquiétude palpable, son attitude dégage une étrange alchimie de sérénité, de réserve, et d'un souci de gérer sa prestation. Son regard trahit un certain intérêt tant pour Bruno que pour moi.

L'appartement est petit. La minuscule entrée ouvre directement sur la chambre. La fenêtre est occultée par un drap noir, une faible lumière entre par une porte vitrée dans le fond de la pièce. Une vieille cheminée en marbre supporte des bougies, dont les flammes font danser nos corps sur les murs. La pièce est plutôt nue. Les murs et le plafond sont blancs. Un grand matelas, couvert d'un drap propre, occupe une grande partie du sol. Une minichaîne posée à même le sol délivre une musique douce. L'ambiance suggère une sorte de recueillement. Le dépouillement semble vouloir laisser le champ libre au plaisir.

Bruno dépose la somme convenue sur la cheminée. Sans hâte ni gêne, il se déshabille entièrement. Nu, sa jolie bite déjà bien dressée, il bande depuis la station de métro, il s'allonge sur le dos en travers du lit. Je m'assieds par terre, dans le coin, près de la porte vitrée.

Chloé s'agenouille sur le lit, se penche, et saisit cette bite devenue le centre du monde. Très habilement, elle le revêt d'une protection. Elle le prend en bouche. Visiblement, cet acte lui est aussi familier qu'agréable. Tout comme moi, et sans savoir a priori que c'est bien du goût de Bruno, elle délivre sa fellation en enfournant généreusement le sexe dans sa bouche, et en usant de ses mains pour stimuler la bas de la verge, les testicules, l'aine. Elle connaît son affaire, je me réjouis pour lui. Par moment ses cheveux dissimulent l'essentiel, alors elle les rejette en arrière de la main. Pour que je voie.

Au début le corps de Bruno est tout à fait détendu. Les yeux perdus au plafond, il savoure la caresse. Il est silencieux. Ses mains caressent ces cheveux, cette tête qui lui fait tant de bien. Puis elles cherchent le chemin du corps de Chloé. Elle oppose l'inertie de ses vêtements, mais elle le laisse attraper tout ce qu'il peut : le dos, sous son chemisier ; son sexe... à travers l'épais tissu du jean ; il s'enhardit à étendre sa main sous le devant du chemisier et à lui saisir un sein, libre de toute entrave... je devine sa main pressant doucement ce sein nu, caresses volées... son corps commence à se contracter, sa tête part en arrière et il émet enfin un long râle... La douce Chloé accompagne, garde la bite dans sa bouche, et même continue à le sucer tout doucement un long moment après la jouissance.

Ablutions, nettoyage, rhabillage, nous nous retrouvons tous trois debout au pied du lit. Chloé allume une cigarette, et nous parlons de choses et d'autres. La tête encore dans les nuages, Bruno descend l'escalier en me tenant la main...

Quelques temps plus tard, à nouveau sur Minitel, nous retrouvons Chloé. Tout à fait rassurée sur nous, elle nous avoue qu'elle peut faire bien plus que sucer toute habillée, et que pour une somme plus coquette, Bruno pourrait disposer d'elle plus complètement. Et que si en plus moi je voulais, ce serait volontiers et gratuit.

Très rapidement nous nous retrouvâmes tous les trois pour une seconde rencontre. Notre arrangement était le suivant : Bruno ferait l'amour avec elle, puis elle et moi. Et il s'est trouvé qu'après le programme convenu, Chloé s'est masturbée posément tandis que Bruno et moi faisions l'amour, moi assise empalée sur lui.

Le corps nu de Chloé s'est avéré aussi mince que prévu, très blanc, ses seins tout petits, si mignons, si sensibles. Son sexe était épilé sauf une pastille ronde et noire soigneusement entretenue. Pourtant très en forme, Bruno a besogné son sexe très étroit, explosant sans la faire jouir. En revanche, ma bouche a reçu du sexe de Chloé à peine humide un magnifique orgasme, sourd, les jambes tremblantes. Quelques secondes après, dans notre union tête-bêche, sa bouche tant désirée me faisait chavirer à mon tour.

Je dirait que cet épisode commercial nous a procuré un plaisir particulier. Assez familier de mon mari, mais inconnu de moi. Par la suite, par souci d'économie peut-être, nous n'avons plus jamais fait de telles rencontres. Même si je ne peux repenser à cette fille sans un intense trouble.

Florence - fflorence@mail.com

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