Toscane

Le monde sensuel de Florence

17 mai 2005

3. Mon côté voyeuse


Deux êtres se donnent du plaisir près de moi. Ils s'embrassent, se caressent, s'enlacent, se frottent l'un à l'autre. Ils explorent et investissent l'intimité de leur partenaire. L'intimité des gestes, des contacts, des poses. L'intimité des recoins les plus cachés du corps, de leurs frémissements sous les caresses. L'intimité de leur connaissance du corps de l'autre, des positions et des emboîtements des corps. L'intimité du souffle, des halètements, des gémissements, des petits cris. L'intimité ultime de la fusion des intimités et des corps. Des oscillations, des accélérations, des pauses, des enchaînements. Un sexe fouillé ou pénétré par une bouche, par un sexe, par plusieurs sexes. Des ballets de clitoris, de doigts, d'anus, de testicules. De la sueur, du sperme, des liqueurs féminines.

J'aime tout cela, je suis attentive et fascinée. Je m'approche au plus près. Je me concentre sur un geste ou un détail intime. Ou bien je ressens la scène dans son ensemble. Tour à tour j'apprécie la connaissance que j'ai des personnes, ou je ne perçois plus que leurs actes d'amour.

Je chéris l'instant de l'orgasme. Le mien, celui de mes partenaires, celui de ces personnes devant moi. Je revois mon mari, Nadine, Marie, toutes les femmes, tous les hommes et tous les couples que j'ai rencontrés. J'ai toujours révéré l'expression de leur visage au moment de la libération suprême, les spasmes particuliers qui l'accompagnent (spasmes du corps, des jambes, de la verge, des différentes régions du sexe des femmes), les gémissements, des humeurs répandues, les effluves, du sens de la durée, de l'état physique et mental qui suit immédiatement l'orgasme, de la tendresse mutuelle dans ces instants.

Pour chacun, j'ai une mémoire aiguë et délicieuse de leur manière de jouir. Cette manière s'apprécie avec un partenaire, bien sûr, de façon intérieure et organique, mais s'apprécie de façon bien plus précise, presque chirurgicale, face à l'autre qui jouit de sa propre masturbation ou des caresses d'un tiers.

J'apprécie aussi sans réserve la nudité. Découvrir un nouveau corps, ou même le redécouvrir à chaque fois, me met sur des charbons ardents. D'autant plus ardents , bien sûr, que ce corps est plus nouveau, désirable, prometteur, interdit... J'aime voir les visages, souriants, crispés, perdus. J'aime voir les seins gros ou petits, fermes ou mobiles. J'aime voir les verges dressées ou inertes. J'aime voir les fesses. Enfin, peut-être par dessus tout, j'aime voir les chattes lisses ou duveteuses, nettes ou dégoulinantes, timides ou impudiques, ouvertes ou secrètes...

Tout cela cause en moi une émotion extrêmement intense. Qui parfois me tient lieu de plaisir sexuel. Parfois au contraire, elle stimule ma propre masturbation. Et aussi, le plus souvent, prépare ma propre consommation des corps, et le plaisir partagé.

Florence - fflorence@mail.com

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