41. Transitions
Le temps s'emballe parfois. Parmi tous les fils de l'existence, il faut parfois faire un choix. Le bon et le moins bon qu'on prend. Le reste qu'on laisse, à regrets, les siens et ceux des autres. Après la tempête, se présente le choix de reprendre ce qu'on a dû abandonner. Tandis que le monde a changé entre temps.
Marie est partie. Elle ne nous a pas quittés, non, elle séjourne pour plusieurs mois dans un pays lointain. Depuis notre nuit d'adieu, torride, forcément, un seul petit coup de téléphone nous a reliés à elle. Une étincelle d'amitié qui a rallumé à distance toutes les mèches de nos désirs. En attendant, enfin c'est une façon de parler, aucun de nous trois ne se place véritablement dans l'attente, la vie continue à se transformer et à renouveler ses charmes.
L'absence de Marie nous a donné le temps d'approfondir des relations existantes. Notre Eliane a passé ses premières nuits complètes entre nous. Bruno a enfin fait la connaissance de Mélanie. Et Mélanie celle d'Eliane. Ces deux-là se sont rencontrées chez nous. Du plaisir réel de nous voir tous les quatre, d'unir nos corps, plus ou moins habitués les uns aux autres, ivres de tendresse et de douceur, de ces nuits de miel, est née une passion, celle de deux filles finalement plus lesbiennes que bisexuelles. Après un court flottement lorsque leur couple s'est formé, les nuits à quatre se sont multipliées, faisant de Bruno et moi les témoins de leur amour et les acteurs de leur plaisir. J'affecte de craindre pour la santé de Bruno, toujours enflammé à l'idée de nous honorer toutes les trois.
Et puis il y a Antoine. Ma première rencontre depuis longtemps avec un inconnu du Net. Une rencontre que je cache encore à mon mari. Sans savoir encore s'il restera une relation secrète ou s'il se joindra bientôt à mon époux pour un plaisir commun. C'est un homme mûr, très grand, qui gagnerait à mincir un peu.
Marié pour l'amour, son expérience sexuelle est essentiellement le fait de rencontres tarifées et de stagiaires peu farouches. Une fois le côté réservé du personnage franchi, c'est son énorme sexe qui retient les femmes auprès de lui. Enfin j'imagine car c'est le cas pour moi. Là maintenant j'y pense et je brûle qu'il envahisse mon vagin de ses érections formidables, ou même qu'il me bouscule l'anus sans jamais le déchirer ni l'endolorir, voire qu'il pénètre ma bouche en saccades démentes. Pour l'instant on ne peut se voir qu'à l'hôtel. Je découvre que les rencontres dans ce type d'endroits ont un charme fou. C'est comme si nous découvrions tous deux l'adultère classique, comme une forme de raffinement supplémentaire dans l'érotisme.
Au sortir d'une après-midi chaude, nos deux corps engourdis de plaisir, prenant un goûter réparateur à la terrasse d'un café, par une de ces journées ensoleillées de cet hiver hors norme, j'ai appelé Nadine à nous rejoindre. Ils ont fait connaissance et sympathisé tranquillement. Tous trois savons tout à fait à quoi nous attendre, et, chacun dans sa tête, sans en parler, envisageons déjà le meilleur. Qui ne saurait tarder désormais.
Florence - fflorence@mail.com
1 Comments:
At 2:36 PM, Anonyme said…
Florence je t'adore. Comme tu sais, j'ai moi aussi un blog (http://mes-rencontres.blogspot.com), plus cru, en chantier et moins fourni que le tien.
Je brûle de te dévorer de nouveau la touffe.
Antoine.
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