Toscane

Le monde sensuel de Florence

11 juin 2007

49. Quand je retrouve Nadine


Du plus loin que je me souvienne, à chaque fois que nos chemins viennent à se croiser, tu arbores ce sourire généreux et chaud. Il semble puiser dans la beauté de ton âme pour éclairer tout le monde autour de toi.

Dans tes bras, une chaleur intense et rassurante embrase invariablement les tréfonds de mon âme. Une cellule originelle se reconstitue, et entre nous des torrents d'affection et de désir se déchaînent. Apparemment chaste, cette union douce et intense constitue un passage familier vers notre jardin secret.

Les digues de cette chasteté apparente se lézardent dès la rencontre de nos lèvres. Nos bouches se cherchent, s'effleurent, entrent fugitivement en contact. Nulle précipitation, rien que de la puissance contenue. Les langues sortent et se nouent. S'insinuant timidement ou entrant librement, elles franchissent la barrière des lèvres. Elles se frottent contre elles, puis une délicieuse succion s'installe, comme une dégustation promise.

Je pose enfin la main sur ta peau. D'abord tendrement, sur la nuque, les joues, les bras. Puis je l'aventure sous tes vêtements. Au plaisir d'en éprouver le grain si fin et si doux, s'ajoute le vague sentiment d'une progression vers des sphères de plus en plus intimes. Je te sens frémir sous ma caresse, tandis que ton souffle halète légèrement. Je m'attarde sur ton ventre, tes flancs, ton dos. Peinant à m'infiltrer sous ta lingerie, je remets à plus tard l'exploration de tes trésors les mieux défendus.

Maintenant que tu te déshabilles devant moi, je redécouvre ton corps, une fois encore, à mesure que tu ôtes un à un, d'un geste sûr et gracieux, tes vêtements toujours d'un goût exquis. A la lumière du jour, la couleur légèrement teintée de ta peau mate envahit peu à peu la pièce. Elle contraste avec le noir de tes cheveux. Elle englobe le dessin de ton sexe, totalement débarrassé de la tâche sombre qui devrait normalement l'orner. Comme toujours tu termines par la libération de tes seins, ces deux joyaux qui rendent ta nudité tellement irrésistible.

Un intense frisson parcourt ma colonne vertébrale, entraînant chair de poule et remous au fond de mon intimité. Ton attitude n'est que désir. D'abord désir qu'à mon tour je sois nue, puis que nos corps entrent en contact, puis qu'ils se mêlent.

Vient l'apothéose, le contact des corps nus, l'affolement des sensations. Les mains se font vives, les bouches avides, les sexes humides. Quand nos deux corps ondulent, rien d'autre n'existe plus, rien que l'infinie tendresse des caresses, et l'indicible patience de nos échanges.

L'incroyable familiarité de nos corps et de notre approche du désir prend le pas sur cet affolement. Nos étreintes se font fortes, divinement combinées, maîtrisées. Le triomphe de l'intimité et du plaisir sur la simple bestialité. Très souvent elles prennent le chemin de la réciprocité la plus aboutie, quand des surfaces considérables de peau nue sont en contact et se frottent légèrement, quand nos mains caressent tendrement nos flancs, quand chacune dévore le sexe de l'autre. Les caresses forment alors une spirale qui nous élève toutes deux vers les cimes du plaisir, en se répondant, en se stimulant mutuellement, en une courte échelle érotique incessante.

Alors, en fonction des hasards et de la nécessité des profondeurs du monde intérieur de chacune, les orages se déchaînent. Si nos cerveaux surchauffés contrôlent parfaitement notre état d'excitation, nous vivons un mélange de maîtrise absolue et de surprises grandioses. Jouir dans une telle fusion des sensations n'a pas d'équivalent dans l'univers. Nous avons la perception intime du moindre frémissement sur le chemin qui conduit à chacune d'entre nous à l'orgasme. Certaines fois, Nadine, tu ne jouis qu'une seule et longue fois dans notre étreinte. D'autres fois, nous jouissons l'une et l'autre de multiples fois, dans une sorte d'alternance sublime. Nous avons pour nous la durée toujours très longue de ces caresses, l'intensité toujours immense de nos orgasmes, et le plaisir pur de la fusion de nos intimités.

C'est avec déchirement que je dois finalement lâcher ton corps et ton âme...

Florence - fflorence@mail.com

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10 juin 2007

48. Ailleurs


Amusée, intriguée, nullement gênée, je me promène nue au milieu de tous ces ébats. Un paysage absolument nouveau pour moi en ce qu'il évoque plutôt l'abattage et la sexualité dans sa dimension la plus mécanique, que la délicatesse de l'amour ou les frémissements du plaisir. Sur mon passage, des corps se lèvent, des mains se tendent. Elles se lancent à l'assaut de mon corps, happent un sein, virevoltent entre mes cuisses. Sans m'opposer à ces innocentes atteintes à mon intimité, je continue mon cheminement. Ces contacts ne sont pas désagréables, mais ne constituent pas véritablement des caresses, en ce qu'ils ne promettent rien de très attirant.

Pour cette première approche de ce qu'il est convenu d'appeler un club, je devais être accompagnée d'un ami. Au dernier moment, alors même que j'avais soigneusement programmé ma soirée et que je l'attendais à proximité de ce lieu inconnu, il a appelé pour se décommander. Ma curiosité étant tellement engagée, je me suis résolue à entrer seule. Je me serais aisément donnée à lui, mais en son absence, mon attitude sera plus réservée.

En fait j'aime assez voir tous ces corps nus, dont la plupart sont mus par des activités sexuelles assez classiques, par couples. Les femmes sont en minorité. Presque toutes sont l'objet de vigoureuses pénétrations, beaucoup ont en outre la bouche occupée à des fellations, et toutes sont cernées d'hommes se livrant posément à un onanisme attentif. Une quinquagénaire au corps mince et souple se masturbe dans un coin. Je trouve très agréable cette ambience faite de sueur, de peaux à nu et d'ahanements impudiques.

Nul accouplement entre femmes. Seul un jeune homme, à genoux, tranche sur cette hétérosexualité hégémonique en masturbant et suçant alternativement le sexe d'un homme plus âgé, debout au centre de l'espace. Je vois bientôt ce dernier se retirer et, tout en émettant un râle guttural et soudain, arroser son jeune partenaire de quelques gouttes d'un sperme clair.

Dans le fond, une jolie blonde retient mon attention. Etendue sur un canapé, sur le dos, les yeux mi-clos, un air complètement serein rivé sur le visage, elle savoure les coups de boutoir d'un petit homme râblé et ventripotent. Je vois celui-ci crier de plaisir, se retirer, et être aussitôt remplacé par un grand type jeune et puissant. Se succèdent ainsi devant moi dans le vagin de cette fille plusieurs individus, attendant sagement leur tour toute bite dehors, puis éjaculant successivement en affichant leur plaisir.

Elle doit avoir une trentaine d'années, un corps très bien entretenu, sportif, épilé partout où il faut. Ses seins sont assez petits et fermes, et n'oscillent que légèrement au rythme des saillies de ses partenaires. Discrètement maquillée, portant quelques bijoux de valeur, ses cheveux attachés soigneusement, je la jauge mariée et d'un bon milieu.

Je m'approche d'elle. Je m'installe sur son côté. En un mouvement coordonné, ma bouche se pose sur la sienne, et ma main saisit son sein. Je la sens frémir de tout son être. Instantanément, je perçois aussi l'orgasme de son partenaire de l'instant.

Sa sérénité a laissé la place à une certaine tension. Toujours sans ouvrir les yeux, elle commence progressivement à me rendre mes baisers. Mon parfum, la douceur de ma main, mais sans doute aussi ma manière de caresser sa poitrine, ne peuvent lui laisser le moindre doute sur le fait que je suis une femme. Elle ne semble pas habituée à ce genre d'échanges, mais je sais par expérience que cette impression peut être tout à fait fausse.

Je ressens maintenant chaque poussée dont elle est l'objet. Chaque éjaculation en elle, loin de la laisser indifférente, provoque un frisson que je discerne maintenant avec netteté. Je m'inscris donc peu à peu dans ce rapport qu'elle noue avec ces hommes, dont la multiplication engendre autant de diversité physique que de sérénité docile.

Je m'installe maintenant à califourchon sur elle. Mon sexe surplombe désormais son visage. En me penchant, j'ai à portée d'yeux et de langue son sexe besogné par celui d'un quelconque mâle. Puis d'un autre.

Elle me saisit les hanches, et honore mon intimité de quelques baisers, timides au début, puis tâtonnants, puis curieux, et enfin franchement tendres.

Dans le même temps, à quelques millimètres de cette bite qui rentre et sort, mes lèvres prennent possession des siennes, pétales de son intimité. Elles isolent peu à peu son clitoris que je suce maintenant avidement. Longtemps. Le temps que deux bites au moins se succèdent et libèrent leur semence.

Je sens le plaisir monter en moi. Non pas grâce au cunnilingus hésitant de cette inconnue, visiblement peu coûtumière de cette activité, non, mais en sentant très nettement le plaisir monter en elle du fait de mes caresses. Le contentement un peu béat que semblait lui procurer ces accouplements successifs et impersonnels, cède la place à autre chose. Son corps frémit des moindres variations de ma caresse buccale. Son sexe jusque là gentiment humide, ruisselle maintenant de toutes parts. Ses baisers sur mon sexe se font plus farouches, comme si elle voulait me transmettre son agitation intérieure.

Enfin la belle jouit. Sa bouche quitte longuement mon sexe pour pousser un cri aigu, un cri de libération, un cri de victoire. Je sens le souffle de ce cri sur mon sexe. Je sens les contractions de son bas-ventre dans ma bouche. Je sens ses mains crispées sur mes hanches. Je sens aussi près de ma bouche le va-et-vient ininterrompu des bites qui continuent à fouler son sexe. Je savoure l'instant de rupture, l'explosion de son orgasme, puis sa durée, inhabituelle je trouve. Je savoure le relâchement, l'abandon, de ce corps après l'orgasme. Ce sexagénaire moustachu qui se répand alors en elle réalise-t-il vraiment ce qui se passe dans ce corps auquel il est uni ?

La sentir ainsi tellement fort dans les méandres de son plaisir m'a mise au comble de l'excitation. Au sortir de sa torpeur, elle a la bonne idée d'engloutir mon sexe de sa bouche, d'y mouvoir sa langue en tous sens, et surtout, de la faire enfin rentrer à l'intérieur de mon vagin. Je me redresse, je saisis d'une main l'un de ses seins, je pose un regard indifférent au jeune homme qui la besogne et je porte ma main à mon sexe. Face à moi je vois partir le jeune homme. Ils sont nombreux autour à se branler en nous regardant. Alors en pétrissant son sein à lui faire mal, je jouis, j'explose comme une folle, sans retenue.

Florence - fflorence@mail.com

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